Salon Biozan... | avec le ![]() |
![]() Gina Vieux fabrique des sels de bain au safran pour valoriser la plante en fin de vie. (photo philippe bataille) | COSMETIQUES BIO. L'agriculture ne profite pas du succès des entreprises implantées dans le Gers Beauté au rabais Pas de doute, pour les pros de la « cosméto biologique », très en vogue dans la salle de bains de la ménagère de moins de 50 ans, le paradis est forcément gersois. De Fleurance (Mességué Laboratoires, Fleurance Nature) à Gavarret (Prophessence) en passant par Lectoure (Le Bleu de Lectoure) et L'Isle-Jourdain (L'herbier de Gascogne), il n'est pas un seul spécialiste du blush à la rose, pas un seul expert du rouge à lèvres à la menthe poivrée qui n'aient déjà pris ses quartiers dans le sacro-saint « le jardin de Toulouse ». À l'image du phytothérapeute Maurice Mességué qui, le premier, a eu la bonne idée d'installer son laboratoire sur « cette terre fleurantine connue pour son attachement aux valeurs de la nature », les gros bonnets de la « cosméto bio » se parfument tous, sans exception à la même eau de Cologne, à savoir l'éternelle « image du Gers ». « L'étiquette est très porteuse, remarque le maire de Fleurance, Raymond Vall. Car, dans toutes les têtes, le Gers est toujours associé à une représentation du bonheur et du bien-être. » De la poudre aux yeux ? À y regarder de plus près, ce paradis-là semble d'abord être un paradis artificiel. En l'absence de candidats à ce nouveau débouché de l'agriculture biologique, les entreprises spécialisées dans l'élaboration de cosmétiques ont pris l'habitude d'aller chercher leurs matières premières ailleurs que dans le Gers : « Il existe des filières d'approvi-sionnement en plantes bio dans le Centre ou encore dans le Maine-et-Loire, indique Évelyne Kulihowfka-Bernard, gérante de l'Herbier de Gascogne. Mais aussi en Pologne, où la filière se renforce. » Pas de filière d'extraction Les fabricants de « cosméto » ne sont d'ailleurs pas les derniers à espérer raccourcir un jour leur circuit de production. « Il n'y a pas de raison que le Gers ne devienne pas enfin le grenier de l'herboristerie que l'on attend tous, renchérit Evelyne Kulihowfka-Bernard. Car sur le papier, rien ne fait obstacle à la culture des plantes utilisées dans la cosmétique bio. On pourrait très bien produire sur place les roses, la camomille romaine que l'on va chercher ailleurs. » Le volontarisme comme remède à l'inertie ? Pas sûr que les oeufs montent en neige une fois les blancs et le mixeur réunis : « Le problème est ailleurs, analyse Joseph Veigas, directeur général des Laboratoires Mességué. La filière bute d'abord sur l'absence d'une industrie d'extraction des matières premières. » À défaut de pouvoir emprunter cette passerelle imaginaire, les rares agriculteurs qui se sont lancés dans la production de cosmétiques biologiques ont choisi de faire cavalier seul en privilégiant la vente directe. Dans son asinerie installée au sud du Gers, à Moncorneil-Grazan, Patrick Ballet, exploitant agricole en « conversion bio » depuis 2 ans, propose à ses visiteurs savons, crèmes de douche et lotions hydratantes au lait d'ânesse entier. Des produits rares pour lesquels il est prêt à débourser au bas mot 1 000 euros l'agrément officiel « bio ». « Nous sommes une vingtaine en France à proposer du lait d'ânesse, détaille Patrick Ballet. Mais je suis parmi les seuls à proposer des produits bio réalisés avec du lait entier. » Une aubaine. Sur leur exploitation La Rabasse d'Astarac à la Mazère, Régis et Gina veulent eux aussi croire au destin de leurs sels de bain et leurs huiles au safran : « A terme, on voudrait briguer le label Nature et Progrès », confie Régina Vieux. |
accueil BIOZAN - calendrier 2009 - accueil site -
- plan du site - On en parle 2009 - - mis à jour le 4 mars 2009