Un rêve coursayre
(revue de presse, 29 septembre)
CASTELNAU-D'AUZAN. --Denis Lazartigues, 20 ans, est qualifié pour le championnat de France des écarteurs, organisé demain à 14 h 30 aux arènes de Dax
Un rêve coursayre
:Olivier Escots
ouze ans après le sacre de Thierry Bergamo, le titre de
champion de France des écarteurs pourrait être de nouveau attribué
à un Gersois, demain après-midi dans les arènes de Dax.
Car tout est possible avec Denis Lazartigues, tant l'ascension de l'Auzanais,
tout juste 20 ans, est fulgurante.
Sa cinquième place à l'escalot lui a ouvert les portes de la grande
finale coursayre, face à cinq Landais pur jus. Deux ans plus tôt,
ce jeune homme très discret finissait son cycle de formation à
l'école taurine. Lui-même dit qu'ensuite ses débuts à
la DAL, dans l'équipe de Michel Agruna, furent « mauvais »,
jusqu'à une prise de risque payante à Cazaubon, en fin d'année.
Dans la foulée, la saison 2007 fut celle de l'éclosion. Sa belle
place à l'escalot s'est nourrie de ses confrontations régulières
avec les coursières Siboria et Darrigada. Elle a été ponctuée
d'une victoire, dans la douleur, au concours d'Hagetmau. « J'ai pris une
grosse tumade à la troisième sortie. Il me restait six écarts
à faire, j'avais mal à l'épaule, j'avais un hématome
sur une fesse. » Et surtout un moral solide, qui lui a permis de s'imposer,
comme il le fait sur les terrains de rugby. L'arrière des Reichel de
Nogaro sait ainsi ce qu'est l'esprit d'équipe. Il apprécie donc
à sa juste valeur une autre victoire, celle de la DAL lors de la Coupe
des cuadrillas.
Écarts d'enfance.
Denis Lazartigues a toujours eu l'âme coursayre. « Ici, à
Castelnau-d'Auzan et dans les environs, tous les jeunes s'intéressent
aux courses landaises », affirme-t-il. Gamin, il suivait son père
de course en course. « À l'âge de 6 ou 7 ans, j'ai serré
la main de Didier Goeytes », raconte-t-il avec fierté. Avec deux
camarades, Damien Giacomin et Nicolas Couerbes, Denis passe alors ses après-midi
à imiter les écarts des vedettes coursayres. « Nous avions
un vieux vélo qui faisait office de vache. Nous avions retourné
le guidon pour lui donner des cornes. »
À l'adolescence, Nicolas est le premier à se lancer en piste.
« En allant le voir, je comprenais que cela ne me suffisait plus d'être
spectateur. J'avais besoin d'une autre expérience », se souvient
Denis Lazartigues. L'école taurine lui donnera. Il y cultive l'élégance
de son style, puis répond aux appels de la DAL. On connaît la suite
d'une ascension dont le sommet est situé à Dax.