La presse locale parle du Projet : Sud-Ouest le 4 juillet (communiqué sur le forum ) - La Depeche du Midi et le Petit Journal du 13 juillet - mon avis personnel -
Sud Ouest, mardi 4 juillet 2006
L'ACTUALITÉ DANS LE GERS
CASTELNAU-D'AUZAN. L'abattage d'arbres la semaine dernière réveille
les oppositions à l'important projet de complexe pour retraités
étrangers
"Un coin tranquille"
Nous allons être rayés de la carte. » Les membres de l'association
La sauvegarde du Gers en Gascogne n'ont pas de mots assez forts pour dire leur
inquiétude. Déjà vent debout contre le projet de complexe
pour retraités d'Europe du Nord porté par la municipalité,
ces Auzanais se sont payés un coup de sang la semaine dernière.
« Mardi dernier, j'ai entendu des tronçonneuses fonctionner, et
je me suis rendu compte qu'une entreprise avait commencé à couper
des arbres le long du Cocut, en zone Natura 2000 », explique l'agriculteur
Guy Vaysse, un des farouches opposants à la future "sénioriale
".
Avec quelques membres de l'association, qui revendique 150 membres, il montre
l'étendue de ce « massacre à la tronçonneuse ".
La saignée s'enfonce sur 300 mètres de long, avec une largeur
variant de 15 à 50 mètres. «Apparemment, ils voulaient faire
cela sans que personne ne s'en rende compte. Heureusement, nous sommes intervenus
très rapidement, et ils ont tout arrêté », raconte
Christian Druillet, un autre opposant.
«Zones protégées ».
L'un des arguments clé des détracteurs du projet est justement
la protection des arbres, menacés selon eux par l'implantation de cette
résidence pour personnes âgées. « Ce projet gigantesque
aboutirait à l'abattage de centaines d'arbres classés en zones
protégées. Cette forêt abrite également de nombreux
spécimens de faune et de flore dont l'habitat va être anéanti
par cette vaste et irraisonnée entreprise de déforestation »,
plaide Chantal Fauché, présidente de l'association et pasionaria
de la cause des arbres dans le Gers.
Du côté de la mairie, on tient à se dédouaner totalement
dans cet incident : « nous n'y sommes pour rien, et les promoteurs non
plus. D'ailleurs, ils étaient plutôt en colère de cet événement
» assure Philippe Beyries, le maire de la commune. « C'est en fait
un propriétaire qui a voulu se mettre un peu d'argent de côté
en vendant du bois avant de vendre ses terres, qui feront partie du projet.
Mais en France, on ne peut pas abattre des arbres comme cela. En plus, il tend
le bâton pour se faire battre. Je l'ai donc un peu disputé ».
Cette initiative malheureuse donne en tout cas l'occasion à la Sauvegarde
du Gers en Gascogne de répéter son opposition à la construction
de la sénioriale. « Avec ce lotissement, la population va passer
de 1.100 à 4.000 habitants. Nous ne serons plus maîtres du patrimoine
qui nous appartient depuis la nuits des temps », s'inquiète Guy
Vaysse.« De plus, cela ne nous apportera rien : tout le monde sait que
les Hollandais achètent tout chez eux et ne font pas marcher le commerce
local ".
« Envahis ».
« Si ce projet avait été de dimension raisonnable nous n'aurions
rien dit. Mais là cela va poser de vrais problèmes. Déjà
que nous manquons d'eau qu'est-ce que cela va donner ? » s'interroge Robert
Felipe, agriculteur en retraite. Celui-ci regrette que tout cela se soit décidé
« sans consulter les habitants. Ce que nous voulons, c'est un référendum
".
Ces arguments, le maire les réfute en bloc. « Les permis de construire
prévoient la livraisons de 180 logements fin 2008, el 140 autre fin 2009.
Soit un total de 800 personnes. Et pas que des Hollandais, mais aussi des Anglais,
des Irlandais, des Allemands...» énumère le maire. L'édile
ajoute que la sénioriale va engendrer « 40 emplois induire des
taxes d'habitation énormes et des commerces de proximité. Sans
oublier une piscine ouverte aux habitants ". Bref, une véritable
manne.
Philippe Beyries nie tout manque de transparence. « Il y a eu une enquête
publique sur la carte communale. J'ai d'ailleurs demandé à ce
qu'elle soit renforcée. Et le conseil municipal a voté l'unanimité
une demande pour que les enquêtes suivantes soient menées de front,
afin de gagner du temps ».
Rien de tout cela ne semble devoir tranquilliser les opposants au projet. «
Si cela se fait, nous n'existerons plus : nous allons être envahis, clament
en choeur les opposants. Une des plus belles forêts du coin sera détruite.
Des vignes aussi. Peu importe ce qu'on nous dira. Si nous ne faisons pas tout
pour sauver ce coin tranquille, comment nos enfants nous regarderont-ils ? »
La Dépêche du Midi 13 juillet 2006
Castelnau d'Auzan
600 retraités aisés ne voulant pas vivre loin de tout et de tous
seront propriétaires de ce lotissement.
«A Castelnau d'Auzan, le projet de «senioriale », un lotissement
pour 600 retraités aisés, prend corps. Le 18 juillet, M. Prim,
le patron hollandais de la société qui porte ce projet, doit être
présent pour une réunion" publique. Comme l'était
celle du récent conseil municipal que le maire Philippe Beyries a conclu
en ces termes : «Ainsi, s'il faut aller au tribunal administratif, nous
irons pour gagner». Il venait d'annoncer qu'une étude environnementale,
«qui était la faiblesse de notre carte communale», vient
d'être confiée à un cabinet privé et qu'elle sera
versée à l'enquête initiale. Les opposants à ce projet
dont l'association, la Sauvegarde du Gers est le porte-drapeau, le trouvent
« gigantesque» et annonciateur de «la mort de forêts
entières» ! La commune a une superficie de 4.400 hectares et ce
lotissement va impacter sur «très précisément 0,6
% de cette surface »,rétorque le maire. Agriculteur céréalier-gaveur,
il cherchait «un concept» pour faire aller de l'avant sa commune
de 1.100 habitants. L'abattoir avicole et ses 200 emplois, c'est une chance,
mais fragile avec la peur de la grippe aviaire. »
Or, en pays d'Auzan aussi, il se trouve beaucoup de «seniors» anglo-saxons
qui, après avoir acheté une maison isolée à la campagne,
souhaitent, tout en continuant à vivre au grand air et loin des embarras
de la ville, ne plus être "loin de tout et de tous". La «senioriale»,
ce sont des voisins et tous les premiers services qu'offre un gros village.
Comme il s'en est construit notamment en Espagne et dans le Piémont italien,
le lotisssement qui sortira de terre à Castelnau d'Auzan ne sera pas,
selon ses promoteurs. «un ghetto doré ». La voirie en sera
communale, pas de murs ni de clôtures électrifiées et la
piscine d'hiver, bien qu'appartenant à la copropriété,
ouverte au moins un jour par semaine à tous les habitants de la commune.
Pour acquérir les terrains disponibles, le promoteur a passé un
accord privé de terrains situés ,"à quelques pédalées"
du centre du village, à proximité de la base de loisirs.
260 maisons d'une superficie variant entre 120 et 180 m2 et 60 appartements
sont prévus, la première tranche (180 logements) devant être
livrée fin 2008: "Le promoteur qui nous a reçus à
la foire internationale d'Utrecht, où le projet de Castelnau d'Auzan
était exposé dans le cadre d'un salon de la 2° maison, assure
que ce lotissement ne sera pas exclusivement hollandais. Il souhaite au maximum
20 % de ses compatriotes ". Du coup les Britanniques, Allemands, Belges,
Suisses mais aussi Scandinaves
et même des «seniors» français, attirés par
cette perspective d'un «seniorial» bonheur dans le pré, sont
démarchés. La commune entend profiter de cette réalisation
pour obtenir à moindre frais des aménagements publics parmi lesquels
un carrefour routier et pour aller de l'avant en matière de logement
social. Le maire table sur la création d'une quarantaine d'emplois directs
et pérennes. Il affirme qu'en taxes
pour la commune, la «senioriale» apportera trois fois plus que l'abattoir
des Délices d'Auzan. Soit trois fois... beaucoup.
B.D.
![]() |
Le maire Philippe Beyries (en médaillon) estime que la «senioriale» est une chance pour sa commune. |
Mise au point:
le 29 juillet, j'apprends incidemment que Philippe Beyries n'a pas répondu
aux questions d'un journaliste de la Dépêche: comme moi, il a découvert
cet article en lisant le journal.
Pourtant, j'avais appris que les citations entre guillemets sont supposées
reprendre des paroles précises, alors?? copié sur Sud Ouest? (je
n'ai pas vérifié). ou citation d'un informateur jugé assez
proche de Philippe Beyries pour s'exprimer en son nom?
Si quelqu'un a une idée?...
Le Petit Journal 13 juillet 2006
CASTELNAU D'AUZAN
La mort annoncée de forêts entières
Un projet gigantesque de construction d'une senioriale pour retraités
d'Europe du Nord
Castelnau d'Auzan aboutirait à l'abattage de centaines d'arbres classés
en zones protégées.
Cette forêt abrite également de nombreux spécimens de flore
et de faune dont l'habitat va être anéanti par cette vaste et irraisonnée
entreprise de déforestation. Le désastre a déjà
commencé : des membres de La Sauvegarde du Gers ont eu la désagréable
surprise de constater que des arbres situés dans une zone Natura 2000
ont été abattus sans autorisation préalable, et sans qu'aucun
diagnostic environnemental n'ait été réalisé, ni
aucune mesure compensatoire envisagée. Il n'a pas fallu longtemps à
une entreprise pour abattre tous ces arbres. La zone concernée se trouve
le long du ruisseau du Cocut. Elle est longue de 300 mètres et sa largueur
varie de 15 à 50 mètres.
Aujourd'hui, le chantier est arrêté mais le massacre que nous avons
sous les yeux n'est qu'un début car le projet prévoit l'abattage
de quelque dizaine d'hectares. L'association La Sauvegarde du Gers s'insurge
contre ces pratiques de développement qui, pour des raisons soi disant
économiques détruisent le paysage et le cadre de vie existants.
L'arbre est le symbole du passé, du présent et de l'avenir. L'arbre
est un être vivant. Il fait partie de notre cadre de vie. Son abattage
est un acte irréversible. Et, sur le plan économique, c'est lui
qui attire les touristes.
La Sauvegarde du Gers invite toutes les personnes qui se sentent concernées
à venir s'informer. Contact: Chantal Fauché au 05 62 65 47 07
ou 06 84 09 85 08
Et j'ai - quand même - un avis sur toute cette "information"
- Le premier article était visiblement à l'initiative de ceux que j'ai nommés "les irréductibles gascons". Le journaliste a mené une enquête auprès du maire, il donne les arguments des uns et des autres, c'est donc une information équilibrée.
Le deuxième article: en ma qualité de correspondante de la Dépêche, j'aurais apprécié d'être informée de la démarche par le journaliste ou par le maire. J'aurais apprécié aussi d'être avertie que l'on voulait utiliser une photo prise il y a 2 ans (vide grenier de Pâques). L'article me semble privilégier le point de vue de la municipalité.
Le Petit Journal s'est contenté de publier le communiqué
de la Sauvegarde du Gers. Le correspondant local n'a pas été interrogé,
ni informé = on retrouve le mauvais procédé de la Dépêche.
En outre, le journal ne laisse aucune place à l'opinion adverse, ce n'est
pas de l'information, mais de la propagande.
Enfin, ce que j'en pense...à chacun d'apprécier!