Dimanche 30 décembre, autour de l'abbé Daniel Sabathé.
Philippe Beyries s'exprime en tant que Maire,
Monsieur le Curé,
Mesdames, Messieurs, chers amis,
C'est avec émotion que nous sommes réunis aujourd'hui non pas pour fêter, car
on ne se réjouit pas du départ d'un proche, d'un familier, mais je dirais plutôt
pour honorer une vocation, un sacerdoce, après 31 années de bons et dévoués
services dans notre commune, dans notre paroisse.
Beaucoup d'entre nous sont tristes de quitter l'ami bienveillant, le confesseur
lucide.
Bref, nous sommes quelque part orphelins de notre prêtre, bien que nous sachions
déjà qu'il est remplacé.
Bien sûr, nous nous étions habitués depuis tout ce temps à notre Abbé, sa silhouette,
sa démarche, son rire éclatant, son écoute attentive, son sens de l'humain,
notamment vis-à-vis des enfants qui l'adorent.
L'Abbé aime rire, plaisanter, autant qu'il prend son sacerdoce au sérieux .
Il entretient de bons rapport avec même les plus athées de notre village, n'hésite
pas à parcourir de nombreux kms tout au long de l'année pour être toujours présent
et actif dans les paroisses dont il avait la charge, visitant les personnes
âgées isolées et les malades qui ne pouvaient se déplacer à l'église, distribuer
bénédiction et bonne parole .
Mais je dirais également orphelin, car un village sans prêtre résident perd
un peu de son identité, dans notre communauté vouée en majorité au culte chrétien.
Nous avons une église, des églises que nos prédécesseurs ont érigées, souvent
à la sueur de leur front, et nous, nous déménageons son locataire installé depuis
plusieurs siècles dans ses murs.
A cela, des raisons de société, les temps changent comme vous dites, l'Eglise
aussi, évidemment. J'ai eu hier une longue conversation avec Monseigneur Fréchard
pour évoquer à nouveau et avec insistance la possibilité de maintien de l'Abbé
à Castelnau d'Auzan, car nos abbés ne seraient pas trop de deux pour la grande
paroisse, mais l'église manque cruellement d'effectifs. Sans vouloir m'ingérer
dans les affaires du culte, je reste persuadé qu'à deux ans de sa retraite,
un geste généreux aurait pu être consenti de la part d'autorités religieuses
envers quelqu'un qui a toujours répondu présent sur le terrain.
Et voilà qu'on nous l'enlève, qu'on le déracine après un trop bon service certainement.
Beaucoup de paroissiens ne comprennent pas ce détachement brutal, certains sont
troublés.
Pour ces raisons, et les croyants étant aussi des contribuables, le Conseil
Municipal a décidé de mettre à disposition gracieuse un logement décent, un
pied à terre où l'Abbé pourra continuer à vous recevoir. C'est également là
un acte de reconnaissance pour votre action au niveau local.
La séparation de l'état et de l'église n'étant pas un vain mot dans notre pays,
nous évitons la confusion des genres, mais nos fonctions sont fort complémentaires
: vous vous occupez du salut des âmes et des choses spirituelles, pour ma part
je dois gérer les affaires temporelles des citoyens.
Qui, durant ce long bail, n'a pas eu recours à votre amitié, à votre aide ?
Qui n'a pas partagé avec vous des moments intenses de joie, lors de cérémonies
heureuses, mais aussi des moments de grandes peines, lors de disparitions douloureuses
? Bref, une étroite communion entre nous.
Aujourd'hui, votre archevêque vous demande une autre mission, vous obéissez
à vos supérieurs, c'est normal, pourrejoindre l'aumônerie des petites sœurs
des pauvres à Auch. Nous sommes certains que vous réussirez dans votre nouvelle
tâche et que vous saurez vite vous faire apprécier par votre entourage.
Souhaiter que votre
bail avec Castelnau d'Auzan se renouvelle le plus vite possible, c'est aussi
notre manière pudique pour vous remercier de tout ce que vous avez fait auprès
de vos paroissiens.
Une petite recommandation d'usage, Monsieur l'Abbé, vous êtes sûrement protégé
par les voies célestes, mais tout de même, plus de prudence quand vous gravissez
à grandes enjambées les marches du clocher devenues dangereuses, comme vous
l'avez fait devant moi ces jours-ci.
C'est donc avec un brin d'amertume, mais beaucoup d'espoir que nous nous disons
au revoir, mais à bientôt.
Monsieur l'Abbé, et à vous tous présents ici, je vous renouvelle au nom du Conseil
Municipal tous mes vœux de bonheur pour cette nouvelle année.
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les textes: Jo Skoberné, Patricia
Petit, Philippe Beyries, le
"au revoir" de l'abbé,
les textes dans le bulletin paroissial (mars
2002 , décembre 2001 ) sommaire
et photos -
22.03.02